Hicham Hefied : Je suis arrivé à l’ECS pour ma dernière année et à ce moment-là j’étais déjà en alternance chez l’Oréal. J’ai intégré cette école car elle proposait une formation spécialisée dans le digital et à l’époque, c’était rare surtout en alternance ! Dans ma tête c’était une évidence. J’ai donc passé un entretien avec le directeur auquel j’ai expliqué mon besoin de m’insérer dans la vie professionnelle et j’ai tout de suite ressenti sa compréhension. L’ECS était pour moi l’école la plus professionnalisante et ça me permettait de mettre le pied directement dans la vie d’entreprise.
Timothy Dassij : J’ai commencé à l’ECS Bruxelles en ECS 3. J’ai dû choisir entre deux écoles et j’ai choisi celle-ci pour son côté privé et les matières qu’elle proposait. J’avais tenté l’enseignement public mais j’ai eu un gros souci avec la langue proposée, le néerlandais ! Et pourtant je suis bilingue ! Je me suis donc dirigé vers l’ECS Bruxelles qui m’a donné ma chance et après j’ai intégré l’ECS Paris pour une 4e année.
H.H : Je savais que je voulais suivre une filière communication mais j’hésitais entre intégrer une agence ou être directement chez l’annonceur. À l’époque, il n’y avait pas trop cette notion d’entreprenariat et aujourd’hui, c’est quelque chose de plus en plus recherché chez les étudiants. Grâce à l’ECS, on peut toucher à tous les métiers de la communication. J’ai des camarades qui sont finalement devenus des directeurs artistiques en agence et d’autres qui ont rejoint les ressources humaines ! Il ne faut pas se dire que la communication ferme des portes, bien au contraire, elle en ouvre beaucoup.
T.D : La 4e année que j’ai suivi était un peu plus singulière comme je faisais de la communication politique et publique. Beaucoup de mes camarades ont intégré des cabinets ministériels, de députés ou encore des fondations. Il y a ceux qui se sont dirigés vers les agences, comme moi par exemple. D’autres ont intégré un parti politique. Ce qui est intéressant c’est qu’ils ne font pas que de la communication car ils ont d’autres compétences mais toujours cette passion du milieu politique.
H.H : J’ai découvert la réalité du monde professionnel et l’émulsion que ça créée autour des différents profils dans une école. Ça m’a permis de créer ma première entreprise parce qu’avec notre dernier groupe de hackatons on a pu travailler pour la BNP, un client auquel nous avions répondu suite à un brief dans l’école. L’alternance est un plus également car elle fait une différence fondamentale dans les profils juniors qui arrivent en entreprise. Grâce à ces expériences, j’ai pu mettre un pied dans le monde professionnel. Professionnellement, l’ECS m’a calé sur ce que je voulais faire, ça a vraiment défini la direction que je voulais prendre. Cette école nous montre des choses qu’on ne peut pas forcément voir dans d’autres cursus scolaires, qui sont beaucoup moins professionnalisants.
T.D : L’ECS a été professionnalisant, on était mis dans un contexte professionnel dès le début. Nous n’étions pas des étudiants mais davantage des collègues. Cette notion est importante car elle nous a permis de nous positionner dans des travaux de groupe en tant que collègues. Elle nous a appris à travailler ensemble même si on avait des personnalités différentes, à laisser la place à des personnalités qui n’étaient pas forcément à l’aise. On trouvait cet équilibre, que l’on peut retrouver dans une agence ou dans une entreprise. Pour moi, ce ne sont pas des choses que l’on peut retrouver sur les bancs d’une université, où l’autonomie règne. Avec l’ECS, on a vraiment appris à vivre ensemble.
H.H : Ma femme Mélanie, ancienne étudiante de l’ECS et intervenante également, échangeait beaucoup avec Delphine et l’opportunité s’est présentée lorsque notre enfant est né. J’étais encore directeur de clientèle à cette époque et donc j’avais un planning assez chargé. J’avais été jury pour des hackatons mais jamais intervenant. J’aimais bien retourner à l’école et voir le travail des étudiants. J’avais la sensation que les étudiants avaient beaucoup à m’apprendre et j’ai voulu rendre à l’ECS tout ce qu’elle m’a apporté dans la vie. La crise sanitaire est arrivée et j’ai commencé à intervenir à distance. C’était challengeant et difficile à la fois car il fallait rendre les cours à distance cool ! Cette année on est revenus en présentiel et je me suis dit « comment je vais faire ? ». J’ai alors pu quitter mon boulot, faire du consulting et trouver du temps pour intervenir à l’ECS comme j’habite à Poitiers maintenant.
T.D : C’est moi qui ai poussé la porte de l’ECS car j’avais envie de transmettre ce qu’on m’avait appris sur le terrain. J’avais l’envie de valoriser l’ECS et surtout la façon de penser que j’avais acquise. Les étudiants ont besoin d’être « nourris » par moi et inversement, j’ai besoin d’être « nourri » par eux. Intervenant depuis septembre, je me suis posé beaucoup de questions ! Et rapidement, l’envie d’apporter les clés de la réussite aux étudiants a ôté mes doutes. J’avais juste à trouver un juste milieu entre la communication publique et la communication politique. Je voulais transmettre mon métier et ma stratégie.
H.H : Bien sûr ! La question de légitimité s’est posée mais j’ai attendu d’avoir mes expériences professionnelles pour me lancer. J’ai travaillé en agence, je me suis fait taper sur les doigts par certains clients, j’ai roulé ma bosse ! Même quand je me sens mal à l’aise avec une question, je me dis que je donne uniquement mon expérience et ce qui s’est passé dans ma vie professionnelle. C’est pour ça que je suis intervenant et non professeur d’université. La plus grande appréhension que j’ai eu c’est le fait que ce soit en distanciel. Depuis qu’on est revenus en présentiel, je retrouve ce côté ludique et fun avec les étudiants. J’ai fini par lever mes appréhensions une fois que je me suis posé sur le support de cours, ça m’a bien aidé !
T.D : La question de légitimité s’est posée et encore plus pour moi, vu mon âge. Mais je pense qu’il faut y aller et ça peu importe ton âge ou tes expériences car tu auras toujours quelqu’un de plus légitime que toi. Je me suis posé la question de cette envie de transmettre des choses que les étudiants ne connaissent pas et la réponse a été oui ! J’ai été motivé par le fait de transmettre. Ma plus grande crainte était de me retrouver face à une classe dans le blanc des yeux, à ne pas savoir quoi dire, j’avais cette peur de ne pas les accrocher mais je vous rassure, depuis que j’ai commencé je me sens beaucoup plus à l’aise.
H.H : Quand on arrive dans le milieu professionnel, on a ce côté d’être toujours à la pointe de ce qu’il se passe. Si je peux donner les armes tout de suite à mon moi du passé pour être le plus rapidement possible intégré et à l’aise dans son futur poste, c’est ultra gratifiant pour moi. L’attachement à l’ECS joue beaucoup aussi. J’ai eu l’opportunité d’intervenir ailleurs mais je ne me suis pas forcément senti à l’aise. À l’ECS, j’ai la sensation d’être raccord avec le projet éducatif proposé. C’est un ensemble de facteurs qui fait que c’est agréable de faire des interventions. C’est plein de nouvelles choses pour moi et transmettre, je trouve ça agréable. Après un an de test, je suis encore là, c’est que du plaisir.
T.D : L’éducation a toujours été une clé pour moi, pour pouvoir avancer et quitter le nid familial. Je pense que ces clés sont essentielles pour tous les jeunes d’aujourd’hui. J’ai voulu contribuer à cette émancipation. J’ai également eu envie de devenir intervenant car voir les jeunes se dévaloriser m’est insupportable. J’ai envie de casser ce discours et de dire que peu importe l’école, peu importe le chemin que tu prends, tu peux réussir. On peut dire que le diplôme est la serrure et que la personne est la clé. Cette clé peut être façonnée pour qu’elle entre dans cette serrure justement. J’ai envie de dire aux jeunes qu’ils sont maîtres de leur avenir. Les seules barrières qui existent sont celles que les personnes se mettent individuellement.
H.H : La première chose que je souhaite transmettre à mes étudiants c’est un bagage théorique qui complète le travail en entreprise. Et si au-delà de cet aspect théorique je peux leur transmettre méthodologie et capacités d’apprentissage je le fais. Je leur donne un panel d’outils dont ils peuvent se servir. Mon but c’est qu’ils aient un rendu à la fin de l’année qui soit conforme à un brief, pour qu’ils puissent assumer dans une entreprise ce genre de travail. Je leur donne des exemples concrets de ce que j’ai pu faire à l’école et en entreprise et j’essaye de les rassurer sur leur insertion professionnelle.
T.D : Je leur transmets des astuces et j’essaye de les sensibiliser au fil rouge pour qu’ils puissent s’adapter à l’entreprise et surtout au client. Je tente de leur transmettre les bons outils pour la mise en application professionnelle. Il y a des choses qui peuvent se faire en cours alors que ce ne sont pas des choses qui se font en entreprise. Dans le cadre scolaire, il y a des choses importantes à accomplir mais dans la vie professionnelle, on passe une étape et il faut apprendre à se servir de toutes ces choses apprises. Aujourd’hui, ils sont étudiants et demain ils seront acteurs de leur métier. S’ils ont envie de faire changer les choses, ils sont dans la capacité de le faire.