Depuis petite, Marion Kentzinger est une passionnée de la photographie. Alors qu’elle vient tout juste de quitter sa vie de lycéenne, elle décide de se lancer dans des études de photographie en suivant un BTS. Un BTS qui va lui plaire mais qui va surtout lui faire prendre conscience qu’elle n’est pas faite pour exercer le métier de photographe. Elle finit son année de BTS et attirée par la curiosité et la découverte, elle part en Angleterre pour faire jeune fille au pair.
C’est en 2017, lorsqu’elle revient, qu’elle décide de changer de voie : « J’ai décidé de faire une licence professionnelle de communication orientée web avec d’importantes notions en développement web ». Immergée dans ce domaine complexe, elle se découvre une vraie passion pour celui-ci. Au cours de sa formation, elle apprécie les cours enseignés et surtout la période de stage : « J’avais à peine cinq mois de cours. À la fin de cette période, on a dû faire un stage de cinq mois et j’ai adoré ! J’ai eu la chance d’aller dans une agence à Paris, Digital Expression. Je me suis rapidement rendu compte de l’importance du développement web. Un développeur a vraiment un impact au sein de l’entreprise ».
Après avoir décroché sa licence professionnelle, Marion décide de continuer dans ce domaine en intégrant la 4e année Mobile Factory de SUPDEWEB. Elle va y apprendre les notions du développement et s’intégrer dans le milieu professionnel du web : « Pendant la préparation de mon diplôme, qui durait deux ans, j’ai eu l’opportunité de faire de l’alternance au sein du groupe Accor Hôtels. J’avais pour mission de développer les solutions dont les différents hôtels avaient besoin, de créer des sites… ».
Passionnée par le développement front, elle apprenait le back difficilement ! « Je savais quel était mon but et quand on m’enseignait le développement back je me disais que c’était un mauvais moment à passer ! J’essayais quand même de faire de mon mieux mais je savais que je n’excellerais pas dans cette branche du développement », se remémore Marion, en riant. Alors qu’en recevant des cours de développement front, elle est captivée. Attirée par le côté visuel et la création qu’il propose, elle apprend avec plaisir : « J’ai toujours aimé ce côté visuel, qui se rapproche beaucoup du graphisme. Quand on arrive sur un site, on ne se dit pas « il fonctionne bien », on va plutôt se dire « il est beau ! ». Le fait de se dire que ce travail a été fait par moi, c’est tellement satisfaisant alors que le back, je trouve ça frustrant ».
SUPDEWEB a été pour la jeune femme l’occasion de découvrir un métier auquel elle n’avait jamais pensée auparavant. Ces deux années passées dans cette école lui ont plu et elle n’en retient que du positif : « J’ai énormément apprécié cette école déjà pour le rythme scolaire. On était une fois par semaine à l’école et le reste de la semaine en entreprise. Le fait d’être en cours cassait notre semaine et puis on pouvait se retrouver, entre camarades. J’ai retenu une vraie bienveillance de la part de mes camarades de classe. On était tous soudés, on s’entraidait ».
Après avoir reçu deux années de formation, Marion a dû se lancer dans la vie professionnelle : « Diplômée en 2018, j’ai été appelée par l’ancienne entreprise où je faisais mon stage, Digital Expression. Ils m’ont proposé un poste que j’ai accepté. Au bout d’un an en tant que salariée, c’est au tour de mon ancien lycée, où j’ai appris la photo, de me contacter en me proposant un poste d’enseignante en photographie. Je n’avais pas envie de lâcher le développement web mais j’ai pu travailler à mi-temps. Je suis alors devenue enseignante en photographie deux fois par semaine et je continuais toujours le développement web, trois fois par semaine ». Marion garde ce rythme pendant trois ans et en septembre dernier, elle décide de se consacrer totalement à l’enseignement du développement front : « J’occupe désormais le poste d’enseignante à temps plein dans un lycée au Havre. J’enseigne une quinzaine d’heures en photo et une douzaine d’heures en développement front et gestion de projets ».
« En persévérant, on peut faire beaucoup ! »
Marion tente néanmoins de garder une pratique du développement web : « Je continue de pratiquer mais c’est beaucoup moins intense qu’avant. C’est important de faire de la veille car il y a pleins de choses qui se passent et ça très rapidement. J’essaye de garder quelques projets en freelance aussi mais le fait d’enseigner auprès de lycéens me permet de pratiquer car je m’occupe de chacun d’eux ». Le manque se fait quand même ressentir pour cette habituée de la minutie et du web.
Passionnée par ce qu’elle fait, Marion tente de transmettre à ses élèves les bases du développement web et surtout la persévérance : « Je trouve que les élèves sont frustrés très vite et ont l’habitude que tout aille vite. Dans cette formation en développement front, ils sont frustrés car ça prend du temps. J’essaye de leur faire comprendre que oui ça prend du temps de bien réaliser un projet, que oui il y a des difficultés mais qu’il faut continuer. En persévérant, on peut faire beaucoup ! ».
Comme de nombreux métiers, le développement web a du mal à attirer les femmes. Marion se souvient avoir étudié dans une classe masculine : « À SUPDEWEB, j’étais la seule fille dans ma classe mais je n’ai jamais ressenti de différences. Mes camarades ont toujours été présents pour moi, ils m’ont toujours épaulé. Je ne comprends pas pourquoi il y a peu de femmes dans ce domaine car il n’y a rien qu’un garçon puisse faire de plus qu’une fille. C’est un domaine qui est bienveillant. Je n’ai jamais rencontré de problèmes par rapport à ça, bien au contraire, ça a toujours été un plus car être une femme développeuse web c’est quelque chose d’exceptionnel, alors que ça ne devrait pas l’être. Il faut motiver les jeunes filles et les femmes à faire ce métier. Ce qui est important c’est la parité, l’équilibre et si les femmes sont freinées ou ont peur, on ne l’obtiendra jamais dans ce domaine ».
« À cœur vaillant, rien d’impossible », une très belle citation que tient à utiliser Marion pour lancer un message aux femmes : « Comme tout dans la vie, il faut y aller ! Que vous soyez une femme ou un homme, il y a toujours le travail derrière donc qu’importe. Il n’y a aucun risque à se lancer dans ce domaine, au contraire, c’est un métier plein d’avenir ».
Pour son avenir, la jeune femme espère pas mal de choses ! Pour le moment, l’enseignement lui plaît énormément mais ce côté technique du développement web lui manque. Elle ne se ferme pas à la gestion de projets, à la reprise d’études. Elle reste convaincue d’une chose, c’est que le développement web évoluera encore et encore : « Ce domaine change tellement qu’on est obligés de changer avec lui et c’est ce qui le rend aussi intéressant. Même si tu commences par du développement web, tu peux t’orienter vers la gestion de projets, le graphisme… Tu peux t’évader ! ». Marion se donne le temps et est ouverte aux opportunités. Mais attention, elle est certaine d’une chose : « Je sais que je veux rester dans un environnement carré. J’ai ce besoin d’être salariée dans une entreprise ».