Alors que j’étais lycéen en baccalauréat scientifique, je me sentais malheureux dans ce que je faisais. J’étais intéressé par l’écriture et la lecture. À la sortie du lycée, en 2010, j’ai entendu parler de l’IEJ, j’ai alors passé le concours et c’est là, où j’ai eu le déclic ! J’avais des connaissances qui étaient utiles et valorisées. J’ai été accepté et pendant le premier cours, je savais que j’avais trouvé ma voie. On allait au-devant des gens, on se rendait sur le terrain, je me suis vraiment éclaté !
Effectivement, en 2021, j’ai intégré l’IEJ Marseille en tant qu’intervenant et j’ai proposé à Aline de lancer un module de cinq séances, qui s’appelle « la pige ». J’apprends aux étudiants la nécessité de se diversifier, la possibilité de piger pour plusieurs médias et leur donne des conseils basés sur mon expérience. J’ai eu envie de me lancer afin de filer un coup de main et de donner aux étudiants ce que j’aurais aimé recevoir, lorsque j’étais étudiant.
La proximité avec les enseignants et l’équipe pédagogique et la qualité des intervenants. Ces professionnels nous donnaient les clés du métier, les connaissances nécessaires. Et j’aimais aussi cet aspect pratique, car on était au cœur de l’action. On côtoyait la vraie vie, la réalité de notre société.
J’ai été diplômé en 2013 mais, ça n’a pas été simple de m’insérer dans le milieu professionnel. C’est Stripe Press qui m’a donné ma chance, en me proposant un CDD de deux mois. En sortant, j’ai continué à écrire pour eux et petit à petit, j’ai réussi à obtenir un CDI dans un journal local de Marseille, à La marseillaise. En 2019, j’ai fait le choix de redevenir indépendant. Depuis, je travaille pour la presse locale, la presse nationale (Les Échos, Libération…) et de temps en temps pour Radio Télévision Suisse. Et je me suis lancé dans un nouveau projet aussi, YouTube. J’ai lancé ma chaîne, Blockbuster littérature, dans laquelle je raconte la vie des écrivains et leur insertion dans le monde de la pop culture.
Cette anecdote que je vais vous raconter, c’est l’occasion pour moi de rendre un petit hommage à Jacques Maigne, ancien correspondant de Libération. Il est venu nous donner des cours en intensive et nous devions rendre un reportage. Il avait choisi comme sujet pour mon camarade et moi, les derniers réparateurs des barquettes marseillaises (barques de pêche traditionnelles). Je partais défaitiste et n’était pas du tout motivé par ce sujet. Finalement, j’ai passé du temps avec eux, j’ai écouté leurs soucis et j’ai été inspiré. Lorsque j’ai rendu la première version de mon reportage, Jacques Maigne, m’a regardé avec une drôle de moue et m’a dit, « c’est bien, on peut améliorer ou alors tu reprends tout et tu recommences ». J’ai décidé de tout reprendre et en une heure la deuxième version était écrite. À ce moment-là, j’ai compris ce qu’était l’écriture, je savais où placer les citations. Ce reportage, c’est celui dont je suis le plus fier aujourd’hui. Cette expérience m’a marqué et quand je pars en reportage, j’essaye de retrouver cette sensation.