Né prématurément, Paco Droin souffre d’un handicap que l’on appelle IMC (infirmité motrice cérébrale). Dans le cas de ce jeune homme de 23 ans, ce sont les jambes qui sont atteintes : « Je suis né au bout de 6 mois au lieu de 9 ce qui explique mon handicap. Mes jambes n’ont pas eu le temps de se développer correctement ». Dès son plus jeune âge, Paco sent qu’il n’a pas d’équilibre, qu’il a des difficultés pour marcher et tenir debout. En grandissant, sa prise de conscience s’est faite…
La primaire et le collège ont été des années difficiles à vivre pour Paco, qui découvrait et prenait connaissance de son handicap : « Arrivé à l’école primaire, j’ai commencé à recevoir des moqueries et des critiques de mes camarades. Les personnes ne connaissaient pas mon handicap et ils me voyaient marcher d’une manière particulière donc forcément ça interrogeait. À partir du lycée, je suis devenu plus mature forcément et j’ai appris à vivre avec les critiques qui se faisaient plus rares ». Alors qu’il n’est qu’en CE1, le jeune garçon subit sa première opération et une seconde en CM2. Il passera en tout un an de son temps à l’hôpital : « Malheureusement, à part ces opérations je ne peux rien faire de plus à part de la kinésithérapie pour assouplir mes jambes mais je sais que je n’aurai jamais une démarche normale».
« Ma passion pour le journalisme a commencé avec la Coupe du monde 2006 »
Paco n’a pas été freiné par son handicap même si ça n’a pas été tous les jours facile. Il a toujours rêvé et aujourd’hui il est en chemin pour le réaliser : celui de devenir commentateur sportif : « Après mon baccalauréat littéraire, j’ai préparé une licence en histoire que j’ai obtenu. À la suite de ça, j’ai fait une classe préparatoire pour les grandes écoles mais lorsque j’ai passé les concours, deux fois, je me suis rendu compte que c’était difficile et j’ai cherché une autre solution et ça m’a conduit à intégrer l’IEJ ». L’école de journalisme propose une 4e année en sport et pour Paco, c’était une façon pour atteindre son plus grand rêve : « Ma passion pour le journalisme a commencé avec la Coupe du monde 2006. Passionné par le football, je voyais les journalistes commenter et je trouvais ça fou ! ». C’est alors qu’il commence son parcours journalistique en 2021 en intégrant la 3e année passerelle de l’école, pour acquérir les bases journalistiques. En septembre 2021, il débute sa 4e année en sport : « Il y a de très bons intervenants et tout ça me fait rêver, me donne envie ! En janvier, je commencerai un stage à LCI au service politique pour 6 mois. Je sais que ça n’a rien à voir avec le sport mais je pense que ça peut m’ouvrir des portes et peut-être les portes du service sport de TF1 ».
« Dans ma vie professionnelle et personnelle, j’essaye de faire de mon handicap une force. Je suis conscient que je vais devoir faire plus d’efforts pour pouvoir réussir. Je me dis qu’il y a des gens qui ont moins de chance que moi et ça, ça m’aide à relativiser. Je sais que certaines entreprises peuvent avoir peur face au recrutement d’une personne handicapée mais je me dis qu’il faut que je fasse mes preuves pour qu’ils voient mes compétences et non plus mon handicap. En tant que journaliste, je serais amené à me déplacer mais je ferais tout pour réaliser à bien mes missions. Être commentateur sportif est mon plus grand rêve et je ne laisserai rien m’empêcher de l’atteindre ! », confie le jeune étudiant. La motivation, le courage et surtout l’envie de réaliser ses rêves a poussé Paco à ne pas abandonner. Son parcours peut être un exemple pour tous les étudiants : « Je conseille aux étudiants de ne pas lâcher ! Pour les personnes en situation de handicap, je leur dirais de bosser encore plus que les autres. Alors oui, ils ont ce petit point négatif, le handicap, mais il faut en faire une force, le résultat n’en sera que plus mérité s’ils arrivent à leurs objectifs à la fin ».