Sébastien Masson : « J’ai commencé à taper du code à l’âge de 10 ans »

Sébastien Masson, développeur professionnel depuis plus de dix ans, intervient auprès d’étudiants d’écoles supérieures notamment chez SUPDEWEB, groupe MediaSchool. Habitant de Orléans, il a lancé un organisme de formation et sa propre agence de web, 3w Paris.

Sébastien Masson, développeur professionnel depuis plus de dix ans, intervient auprès d’étudiants d’écoles supérieures notamment chez SUPDEWEB, groupe MediaSchool. Habitant de Orléans, il a lancé un organisme de formation et sa propre agence de web, 3w Paris.

Sébastien Masson, qui êtes-vous ? 

Je suis développeur web depuis plus de dix ans. Il y a quelques années j’ai lancé l’organisme de formation, « La formation chez vous » avec laquelle je forme les personnes aux métiers du web notamment au développement web, qui est mon métier principal. Après avoir lancé cet organisme, j’ai ouvert mon agence web, 3w Paris. Je créé des sites internet et des documents commerciaux comme par exemple les cartes de visite ou les plaquettes commerciales. En plus de tout ça, je fais parfois de la bureautique pour dépanner certaines écoles ou certains professionnels. J’interviens également dans de nombreuses écoles depuis quasiment quinze ans notamment chez SUPDEWEB, groupe MediaSchool depuis sept ans.  

Comment cette passion pour le développement web est-elle née ? 

Depuis tout petit je fais de l’informatique. J’ai commencé à taper du code à l’âge de 10 ans sans avoir conscience de ce que je tapais ! Je recopiais mais ça me passionnait déjà, je trouvais ça fascinant. Je me suis rapidement lancé dans des études d’informatique et aujourd’hui je suis passionné par mon métier. Je travaille dans des secteurs différents. Je peux travailler pour un électricien et le lendemain pour des pompiers. Je dois toujours plonger dans un domaine qui n’est pas le mien et cela me permet de découvrir des choses auxquelles je n’aurais pas forcément pensé.  

Que souhaitez-vous transmettre à vos étudiants pendant vos interventions ? 

Je n’essaie pas de leur transmettre du savoir mais plutôt de la passion et des capacités à apprendre. Je leur dis toujours que ce que je veux c’est leur apprendre à apprendre car aujourd’hui ils étudient un langage avec moi mais peut-être que demain ce langage sera obsolète. Demain si la discipline change, ils seront capables de continuer à apprendre, sans moi. Je ne veux pas qu’ils apprennent mon cours tel quel, il faut qu’ils comprennent les choses car demain il faudra s’adapter. Il y a une citation de Confucius qui dit « si tu veux aider quelqu’un qui a faim, ne lui donne pas un poisson, apprends-lui à pêcher ».  

En tant qu’intervenant, j’essaie de trouver un équilibre. Oui il faut parler avec passion, oui il faut capter l’attention des étudiants mais il ne faut pas s’enfermer là-dedans en privilégiant le beau, le show, il faut en revenir au savoir. J’attends beaucoup de la part de mes élèves et leur explique que tout ce qu’ils peuvent apprendre est forcément profitable.  

Le développement web, qu’est-ce que c’est ?  

Le web est un domaine récent, qui a été créé par Tim Berners-Lee en 1989. C’est une discipline jeune qui est en constante évolution et comme tout ce qui évolue, il y a des spécialisations qui se créent. Quand j’ai commencé le web, il y a vingt ans, je voyais que lorsqu’on était développeur web on était développeur, on maitrisait tout. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. On a des métiers bien différents, on va avoir des designers, des développeurs front, des développeurs back ou encore des développeurs d’application mobile…  

Le développeur front travaille sur ce que l’internaute va voir. Il veille à ce que la présentation de la page soit belle et bien visible. Quant au développeur back, il fait beaucoup d’algorithmie et interagit avec une page de données. Il travaille sur ce qui est invisible. Le développeur full stack maitrise à la fois le code front et le code back. Aujourd’hui, une chaine de production s’est créée, il faut trois personnes minimums pour la création d’une page web alors qu’avant une seule personne s’en occupait. Ce qu’il faut comprendre c’est que lorsqu’on travaille dans le domaine du web, on est obligés d’avoir des connaissances générales, que ce soit en design, en front, en back ou encore en droit ou en marketing digital. Les entreprises recherchent des personnes qui sont spécialisées dans leur domaine mais qui sont aussi polyvalents. Ce que je conseille aux étudiants c’est de se spécialiser mais de garder une certaine polyvalence pour être capable de s’adapter à la demande et au contexte.  

Développeur web, c’est le métier le plus en vogue en ce moment, comment l’expliquez-vous ? 

Effectivement car la demande est extrêmement forte. Un développeur c’est cher parce que c’est rare. On recherche beaucoup de développeurs car les entreprises veulent développer beaucoup de projets digitaux. Avant, seulement les grosses entreprises avaient un site internet mais depuis quelques années les petites entreprises se sont lancées. Les offres d’emplois sont nombreuses et les formations pour devenir développeur également. Les entreprises ont un fort besoin en développement web d’où l’explosion des formations en web.  

Comment imaginez-vous l’avenir du développement web ?  

D’un point de vue technique, je pense qu’il va continuer à se faire comme il s’est fait jusqu’ici. On va continuer à créer de nouveaux langages en fonction de nos besoins. Plus on va innover techniquement, plus on devra avoir de nouveaux langages.  

Du point de vue humain, je pense que ça va pas mal changer. Selon moi, les langages du développement d’aujourd’hui seront acquis et ça dès le plus jeune âge. Tout le monde sera programmé un minimum aux nouveaux langages du développement web. Si vous regardez aujourd’hui on programme tout et la société s’adapte. À terme, il y aura peut-être un clivage qui va s’imposer. Un clivage au niveau des métiers de développeur. Je pense qu’il y aura des développeurs d’élite et des sous-développeurs. On l’entend beaucoup aujourd’hui : « Tu n’es que développeur front », sous-entendu c’est moins bien que développeur back ! Il y a une hiérarchisation des développeurs qui se met en place et ça m’inquiète un peu. Je trouve ça malsain et complètement faux. L’évolution technique peut être profitable à la société mais la façon dont l’humain va se comporter, je ne trouve pas ça bien, je trouve ça même plutôt pervers.