Pourtant ancien, le télétravail restait peu connu avant la crise sanitaire. C’est le président Emmanuel Macron qui, le 22 septembre 2017, créé les ordonnances Macron avec l’intégration de télétravail comme mode de travail. Dès que le coronavirus a fait son apparition, le télétravail s’est renforcé au sein des entreprises et est même devenu numéro 1 dans les entreprises pendant les confinements de 2020.
Penchons-nous sur ce phénomène qui interroge ! Le télétravail, c’est travailler dans un local extérieur à celui de l’entreprise. Coworking ou domicile, c’est le salarié qui choisit. Il s’applique à toutes les catégories professionnelles mais il ne s’agit pas d’un droit pour le salarié. Par exemple, au sein d’une même entreprise, il est possible que le profil d’un poste empêche la mise en place du télétravail alors que d’autres postes peuvent en bénéficier. Cette méthode de travail peut se mettre en place facilement. Soit par un simple accord entre employeur et salarié, par un accord collectif ou par une charte élaborée par l’employeur.
Même si le télétravail s’est introduit dans les entreprises, il est au cœur des débats. Début septembre, la CGT (Confédération Générale du Travail) a fait une enquête sur ce sujet-là justement. Elle révèle que 98% des salariés interrogés souhaitent continuer le télétravail après la crise sanitaire. Ils sont motivés par le gain de temps le matin, la fin des longs trajets quotidiens pour rejoindre son lieu de travail ou encore par la liberté de s’organiser. C’est le cas de Charlène, 27 ans, conseillère agricole : « L’avantage c’est que quand tu télétravailles tu gères ta journée comme tu veux. Tu peux commencer plus tôt si tu veux, tu peux prendre des pauses quand tu le souhaites, c’est vraiment un sentiment de liberté que je ressens, mais mon travail est toujours fait comme il faut ! ». Certains notent même qu’ils ont trouvé un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Si le télétravail reste apprécié par une majeure partie des travailleurs, il faut noter les zones d’ombre, car oui elles existent.
Isolement, manque de concentration, rallonge des horaires, lien rompu avec ses collègues…ce sont des choses qui reviennent constamment lorsque le télétravail est évoqué. Selon l’enquête menée par la CGT en septembre 2021, deux salariés sur trois confient ressentir de l’isolement en télétravail. L’esprit d’équipe se dégrade, la concentration n’est pas toujours au rendez-vous. Erwan, jeune apprenant dans un club de rugby, avoue qu’il peut être distrait : « J’apprécie mais pas tant que ça le télétravail car je peux être beaucoup plus déconcentré par les choses extérieures. Je peux être dérangé facilement et ce n’est pas facile à gérer ».
Depuis le 1er septembre, le télétravail n’est plus obligatoire. Le protocole sanitaire ne prévoit plus l’obligation pour les employeurs de fixer un nombre minimal de jours de télétravail par semaine. Néanmoins, il reste possible. « Le télétravail est une bonne chose dès lors qu’on accorde une liberté de choix au salarié voulant ou pas le faire », pense Ibrahima, acheteur travaux, services et maintenance chez Gustave Roussy. Souvent, les grandes crises font naître des révolutions importantes. Cette crise sanitaire a permis de massifier le télétravail. D’après une étude de l’Institut Sapiens, ce sont 55% des actifs qui souhaitent que cette pratique se généralise mais la majorité ne veut pas tomber dans le piège du 100% télétravail.
Certains patrons restent réticents face au télétravail mais la majorité semble s’être rendue à l’évidence et sont prêts à mettre en place ce système hybride, mi-télétravail, mi-présentiel. Des interrogations planent toujours : comment s’organiser ? Combien de jours accorder ? Qui paie le matériel et à quelle hauteur ? Patrons et salariés souhaitent généraliser le télétravail mais ils ne veulent pas pour autant perdre la « vie de bureau ». À voir avec le temps si le télétravail persiste ou disparait…